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La guerre dans l'ouest : campagne de 1870-1871
| . | Chapitre 1 | 
Marche des Allemands sur Paris
      
         Source : L. Rolin.
          
         
          
 
      	
	 Situation militaire de la France au mois de septembre
	Situation militaire de la France au mois de septembre
 
	Après que l'Empire eut succombé à Sedan, nos armées régulières, battues dans dix combats,
	étaient détruites, cernées ou captives, et la France se trouvait dans la plus effroyable
	situation qui eût jamais attristé son histoire : restée seule, sans armes et 
	sans gouvernement,	elle n'avait plus que la terrible responsabilité d'une
	campagne mal engagée et 
	plus que	compromise. 
	Cependant, le sentiment qui se manifesta chez elle après ces premiers 
	désastres ne fut point celui du découragement ou de la peur, mais plutôt celui de 
	la colère et de la vengeance. 
	Au lieu de renoncer à la lutte après un mois d'hostilités,
	la France retrempa son courage dans son infortune et relevant son drapeau, elle 
	appela chacun de ses enfants à la défense de l'honneur national.
	Commentant la 
	célèbre proclamation de Saint-Avold, les journaux officieux du roi Guillaume 
	avaient donné à entendre que ce n'était pas à la nation française, mais à 
	Napoléon III, que l'Allemagne faisait la guerre;
	ils avaient nettement 
	séparé l'Empereur de la France, et l'Empereur étant hors de cause, on était 
	fondé à croire qu'il serait facile de désintéresser le vainqueur.
	
	Notre ministre
	des affaires étrangères, M. Jules Favre, se trouvait sans doute sous le coup
	de
		cette illusion lorsqu'il se rendit de son propre mouvement à la conférence
		de Ferrières;
		mais il put s'assurer là du degré de confiance que méritaient les
		déclarations germaniques,
		et en quittant le chancelier allemand, il vit bien qu'il n'y avait 
		plus qu'à combattre. 
		
		Pour les Prussiens, il n'y avait pas de paix possible sans la cession de 
		notre frontière
		de l'Est, et sans le payement d'une rançon qui devait consommer notre ruine; 
		en outre, 
		c'était à Paris même, dont la route leur était ouverte, qu'ils voulaient dicter leurs 
		conditions.
		Paris était depuis longtemps leur objectif; c'est là qu'ils voulaient 
		assouvir les haines accumulées contre nous depuis un demi-siècle.
		
		 La capitulation de Sedan fut signée au château de Bellevue, le 2 septembre,
		 à onze heures et demie du matin à midi, les armées allemandes recevaient 
		 l'ordre de faire leurs préparatifs pour continuer leur marche sur Paris. 
		 
		 Elles se mettent en route le 4, atteignent Dormans le 8, s'emparent de Laon 
		 qu'elles enlèvent au passage le 9, et s'avancent désormais sans rencontrer
		 d'obstacles; 
		 le 14, le grand quartier général prussien est à Château-Thierry, le 
		 15 il est à Meaux. 
		 Chaque jour les télégraphes et les chemins de fer, ces organes
		 de la volonté et de la vie nationales, sont coupés ou détruits; chaque jour de 
		 nouvelles régions se voient isolées de la capitale ; c'est comme une lente paralysie
		 qui commence, et les membres, 
		
		isolés du cerveau d'où partait l'impulsion, vont maintenant se débattre
		dans une terrible agonie. 
		
		Le 17, les Allemands marchent sur Pontoise et sur
		Corbeil leur ligne se resserre de jour en jour, d'heure en heure le 18, ils 
		sont à Poissy; le 19, à Versailles, et leur cercle d'investissement, peu à peu
		rétréci, est tout à coup fermé brusquement.
		
		
		Paris se voit désormais complètement
		isolé de la province, et la France est comme décapitée. 
		
		En marchant si aventureusement sur notre capitale, les Prussiens cédaient 
		à des considérations politiques plutôt qu'à des raisons militaires il aurait
		été possible de déjouer leurs calculs, en imitant de sages et illustres exemples.
		
		Il fallait transporter ailleurs le siège du gouvernement et faire sortir de Paris
		les bouches inutiles; de cette façon on eût enlevé à l'ennemi les deux
		auxiliaires sur lesquels il comptait le plus, la sédition et la famine;
		il était réduit à faire un siège régulier, opération dans laquelle il est 
		loin d'exceller, ou à attendre au moyen d'un investissement ce que, dans 
		son langage recherché, il appela  le moment psychologique du bombardement. 
		
		Quant à la France, au lieu de dépendre d'une ville bloquée avec laquelle 
		elle ne communique plus qu'à de rares intervalles et par les airs; au lieu 
		d'attendre des ordres d'un gouvernement prisonnier des Prussiens et qui ne
		peut plus songer qu'à lui-même, elle eût eu plus de facilités pour délivrer
		sa capitale. 
		
		En un mot, on pouvait laisser entre les mains des Allemands 
		une simple place de guerre; on leur permit d'étreindre le cœur même du pays.
 
 
			
	
	
	
	
	
	
	
	
	
	
	
    A l'approche de l'ennemi, le gouvernement de la défense nationale avait enfermé dans
  Paris les derniers débris de nos armées régulières, quelques troupes de ligne dont 
  le corps du général Vinoy formait le noyau, des marins, et tout ce qu'il avait pu réunir 
  de bataillons de mobiles; malheureusement il s'y était enfermé lui-même, et, pour 
  organiser la défense en province, il s'était contenté d'envoyer à Tours une délégation
  composée de trois personnes MM. Crémieux, Glais-Bizoin et le vice-amiral Fourichon.
  Ce dernier avait seul une compétence militaire; les deux premiers avaient fait partie 
  de l'opposition sous l'Empire, et ils avaient énergiquement revendiqué nos libertés; 
  mais ils avaient combattu avec non moins d'énergie la loi militaire de 1868, et s'étaient
  ainsi rendus les complices de ceux qu'ils accusaient. 
  Étrange et triste contradiction des choses: ceux qui étaient chargés d'organiser la levée
  en masse, de prêcher la guerre à outrance et de décréter la victoire, étaient les mêmes 
  hommes qui, deux ans auparavant, avaient demandé la suppression de l'armée et l'abolition
  de nos institutions militaires. 
La tache de ces organisateurs était devenue bien difficile. 
Pour porter l'armée du Rhin à la frontière et pour former ensuite l'armée de Sedan,
 nous avions épuisé toutes nos ressources militaires.
 Triste et incroyable situation! Avec neuf contingents, une population de 38 millions 
 d'habitants et un budget de la guerre d'un demi-milliard, il ne nous reste plus rien,
 après un mois de lutte, ni cadres, ni soldats, ni matériel, et, pour défendre son propre sol,
 la France est réduite aux derniers expédients. 
  
	
	 Troupes de  marche de la ligne
	Troupes de  marche de la ligne
 
Nos réserves elles-mêmes sont déjà engagées, et plusieurs de nos 
 régiments de marche
 ont été faits prisonniers à Sedan. 
Pour en former d'autres, il va falloir organiser les quatrièmes bataillons des dépôts,  or
 ces bataillons sont composés des hommes de la seconde portion du contingent, c'est-à-dire
 de jeunes soldats n'ayant que quelques mois de présence sous les drapeaux, et, par conséquent,
 qu'une instruction militaire superficielle.
 Un décret appelle les célibataires et les veufs sans enfants de vingt-cinq à trente-cinq ans
 qui ont accompli leur temps de service; 
 leurs rangs reçoivent quelques débris échappés à nos premiers désastres; plus tard, à la fin
 de septembre, on y ajoutera les jeunes recrues de la classe de 1870, et ce sont ces 
 bataillons de marche formés à la hâte, avec un nombre insuffisant de sous-officiers, 
 avec des officiers comptables ou de toute provenance, la plupart fatigués ou même usés 
 par le service, n'attendant plus que leur retraite, et ayant permuté deux mois auparavant
 pour rester dans les dépôts; ce sont ces bataillons qui formeront nos troupes dites
 régulières et nos têtes de colonnes.   
  
	
	 Garde mobile
 Garde mobile
 
  
  Avec   ces troupes de marche en formation, nous avions 
  
    
 la garde mobile
 qui devait primitivement faire le service de garnison et rendre toute
  l'armée active disponible en permettant la mobilisation des dépôts.
  Le plan adopté par Napoléon Ier en 1815, à son retour de l'île d'Elbe, était tout
  le secret de la loi militaire de 1868.
  Malheureusement l'organisation de la garde mobile, d'abord poussée avec activité par
  le regretté maréchal Niel, fut arrêtée par son successeur. 
  
  Par suite du mauvais vouloir qu'elle avait rencontré de toutes parts, la loi de 1868
  était donc une loi manquée. 
  
  La disposition qui portait que la garde mobile ne pourrait être exercée plus de quinze
  jours par an, et que chaque exercice ne devrait pas
  donner lieu à un déplacement de plus de vingt-quatre heures, 
  supprimait par cela même les moyens d'en faire une force sérieuse.
  Bientôt le gouvernement, l'ayant expérimentée à Paris, ne vit plus dans l'institution 
  qu'un sujet de crainte; il forma d'abord le projet d'envoyer les hommes faire
  l'exercice aux chefs-lieux de canton avec des armes placées sous la protection 
  de la gendarmerie, mais cette idée ne fut même pas mise à exécution quand l'ennemi 
  parut, les gardes mobiles n'avaient pas encore de fusils et ne pouvaient opposer
  à l'invasion que le seul obstacle de leurs poitrines.
    
  Cette milice, qu'on se plaisait à comparer à la landwehr, à la nation armée,
  était bien la nation elle-même, et ce fut un spectacle mémorable que cette application,
  au milieu de nos revers, du service militaire obligatoire. 
  
  Cette égalité devant
  le danger n'était point une chimère; la plus étroite solidarité avait confondu
  sous le drapeau, dans un même sentiment, toutes les conditions et toutes les 
  fortunes. 
  La garde mobile, c'était la jeunesse française dans toute la richesse
  et dans toute la variété de ses éléments on ne l'avait point appauvrie pour 
  former les armes spéciales ou les corps d'élite; 
  les jeunes gens remplacés auparavant
  payaient comme les autres leur dette à la patrie, et bon nombre d'engagés volontaires 
  venaient grossir les rangs et prendre leur part au péril commun.
  C'était un
  admirable recrutement, comprenant des jeunes gens de vingt et un à vingt-six ans, 
  tous dans la force de l'âge, et bien supérieurs aux recrues de la ligne; 
  non seulement par leur constitution physique, mais encore par leur intelligence
  et par leur instruction. 
  
  Aussi la supériorité des bataillons de marche sur ceux de la 
     la garde mobile consistait   surtout dans l'armement.
  La ligne avait des fusils  
  
  
 Chassepot  ,
  
  
  
  
   et la meilleure arme des mobiles était le 
   
   
 fusil à tabatière  .
   
   
   L'habillement était des plus défectueux, et nos braves jeunes gens se rappelleront
   longtemps leur premier uniforme, pour lequel l'État leur avait alloué la somme de
   dix francs, et qui se composait d'une simple casquette et d'une blouse de toile bleue.
   L'équipement consistait dans une mauvaise musette ou un bissac grossièrement cousu
   plusieurs mobiles portaient même leurs effets serrés dans un mouchoir,
   et auraient plutôt ressemblé à des émigrants qu'à des soldats, si deux galons 
   de laine rouge, ajustés sur leurs manches, n'eussent distingué ces nouveaux croisés
   de l'indépendance nationale. 
   
   
   Si le choix de ses officiers avait été partout dicté par des considérations
   essentiellement militaires; si elle avait, été réunie et exercée, la garde mobile
   aurait encore rendu de meilleurs services; mais quand après nos premiers revers
   elle fut appelée par décret à l'activité, elle passa subitement, sans transition,
   de l'oubli auquel on l'avait vouée à la vie active des camps et des champs
   de bataille. 
   
   On ne peut se rappeler sans émotion  les tristes circonstances dans lesquelles
   elle parut pour la première fois en rase campagne.
   En s'avançant de Metz  sur Paris 
   , les Allemands rencontrèrent, le 25 août, 
   à Sivry-sur-Ante , 
   un millier de gardes mobiles du 4e bataillon de la Marne 
   qui, à l'approche de l'ennemi, avaient été dirigés de Vitry sur Sainte-Menehould .
  "Après leur avoir envoyé quelques obus", dit le colonel fédéral Rustow, "une fraction
  de la 6e division de cavalerie les chargea, les dispersa, et les fit en grande
  partie prisonniers; un grand nombre furent sabrés ou tués à coups de lance.
  Les Allemands ont prétendu que ces gardes mobiles avaient voulu se rendre;
  mais que ne sachant par quels signes conventionnels manifester ce dessein,
ils s'étaient arrêtés et avaient formé le carré de leur mieux. 
C'est là ce qui avait été la cause de la charge inutile des cavaliers."
 L'écrivain que nous venons de citer paraît n'avoir connu que le premier acte d'un
 drame dont voici le lamentable dénoûment : faits prisonniers, désarmés et emmenés
 en captivité, ces malheureux jeunes gens venaient de traverser le village
 de Passavant , lorsque l'un d'eux quitta les rangs pour aller se désaltérer au
 ruisseau du chemin. 
 
 Un soldat de l'escorte tire sur lui, et les Prussiens, se croyant attaqués,
 chargent impitoyablement les infortunés mobiles.
 Une reconnaissance de cavalerie fait feu sur eux; puis, l'infanterie cantonnée dans
 le village se mêle à cette attaque, et bientôt les deux côtés de la route sont
 jonchés de blessés et de cadavres. 
 
 
 Les Prussiens mettent tant d'acharnement dans cette horrible mêlée, où l'on tue à bout
 portant des prisonniers sans armes, que ceux mêmes qui n'ont pas quitté leurs
 rangs ne sont point épargnés; trente-deux d'entre eux sont massacrés, 
 quatre-vingt-douze mutilés, et plusieurs vont périr misérablement et sans secours
 dans les champs où ils s'étaient cachés.
 Dix mois après cette scène sanglante, on retrouvait dans les bois de Passavant ,
 soutenus par les grosses branches d'un chêne, les débris d'une victime que
 l'on put encore reconnaître c'était un pauvre mobile qui s'était réfugié là pour
 éviter les coups de ses meurtriers, et qui, trop grièvement blessé, n'avait 
 pu redescendre.
 
 
 
 
 C'est par de tels exploits que les cavaliers du Schleswig-Holstein payaient leur 
    bienvenue à la Prusse. 
	
Un de leurs 
  chefs, commandant le 15e régiment de uhlans, le major baron de Friesen, tomba 
  sous la balle d'un mobile champenois, et paya de sa vie la charge "inutile" qu'il 
  avait conduite; quant aux acteurs de Passavant, les héros du 16e hussards, c'est 
  à Ablis, où nous les rencontrerons plus tard, qu'ils trouveront leur châtiment.
	
	 Corps francs
 Corps francs
 
	 La garde mobile
   devait avoir pour auxiliaires les corps francs; malheureusement, en ce qui concerne
   cette dernière création, le gouvernement impérial avait commis la même faute que
   pour la précédente.
 La garde mobile
   devait avoir pour auxiliaires les corps francs; malheureusement, en ce qui concerne
   cette dernière création, le gouvernement impérial avait commis la même faute que
   pour la précédente. 
   
   On se rappelle le mouvement patriotique qui se manifesta dans nos provinces 
   de l'Est après Sadowa: un grand nombre de volontaires demandèrent à s'organiser
   en compagnies.
   C'était un mouvement qui, au moment du danger, aurait pu nous donner plus de
   cent mille hommes, armés, équipés, prêts à marcher, et surtout exercés à la
   pratique du tir. 
   
   Après avoir passé en revue le premier bataillon des francs-tireurs de l'Est, 
   on lui donna une fête à Paris, puis on autorisa la formation des compagnies franches,
   mais à la condition qu'elles entreraient dans la garde mobile, qui, on l'a vu, 
   n'existait elle-même que sur le papier. 
   
   Après ses premières défaites, l'Empire
fut réduit à exciter le mouvement qu'il avait lui-même entravé deux ans plus tôt;
 mais cette création allait forcément se ressentir de la précipitation des événements, 
 car ce n'est pas en un jour qu'on forme des tireurs.
 Plus tard, le gouvernement de la défense nationale favorisa également par tous les moyens 
 le recrutement des corps francs, et il alla même au delà du but en donnant une 
 importance exagérée à ces milices indépendantes, dont le nombre successivement 
 accru finit par dépasser trente mille hommes.
 Il n'est presque pas de bourg tant soit peu important qui n'ait eu sa compagnie franche,
 et les grandes villes les multipliaient à l'envi.
 Dans ces corps, il y avait en moyenne un officier pour une escouade,
 un capitaine et quelquefois un officier supérieur pour une section,
 et un colonel pour un demi-bataillon.
 On encourageait par ce morcellement les ambitions personnelles ou les rivalités de clocher,
 et au lieu de condenser nos forces, on les laissait s'émietter en mille commandements divers.
 En outre, cette institution porta le dernier coup au respect de la discipline,
 en propageant dans le pays le principe de l'élection pour la collation des grades.
 L'élu est généralement considéré comme le mandataire de l'électeur,
 et les francs-tireurs étaient assez disposés à croire que les officiers 
 nommés par eux devaient être leurs serviteurs obéissants. 
 
 Il en résultait que le commandement était faible à tous les degrés;
 on rencontrait d'un grade à l'autre un manque presque complet de confiance
 et d'autorité, et l'on peut dire que, sauf de rares exceptions, les chefs de corps
 francs menaient leurs hommes à la condition de leur obéir.
 L'habillement et l'équipement des francs-tireurs étaient relativement   
    soignés; ils avaient tous des fusils perfectionnés; payés par l'État,
	ils touchaient en outre une haute paye de leurs municipalités,
	sans préjudice des indemnités qui étaient allouées à leurs femmes,
	et presque tous étaient mariés.
	Ceux qui jadis étaient les premiers à crier contre les priviléges formaient
	donc, sous le rapport de la solde et des accessoires, une véritable troupe privilégiée.
	Un décret du 29 septembre avait mis les francs-tireurs à la disposition
	du ministre de la guerre, mais ils continuèrent néanmoins à agir isolément.
	Quant aux opérations qu'ils avaient en vue, et dont nous aurons souvent l'occasion
	de parler, c'étaient les coups de main, les surprises et les embuscades, 
	dans lesquelles la ruse, l'intelligence et l'audace luttent contre la force;
	opérations qui, en échange d'une plus grande indépendance, exigent des chefs
	qui les dirigent une plus grande somme de facultés individuelles.
	Par malheur, outre les vices inhérents à l'institution et que nous avons signalés,
	les corps francs ne se trouvaient pas dans des conditions à faire la guerre de
	partisans telle qu'on la comprend d'ordinaire, et qui consiste à enlever les
	convois de l'adversaire et à inquiéter ses derrières ou ses flancs. 
	
	Ils étaient réduits à agir devant le front de l'ennemi, à l'aiguillonner mal à propos,
	à harceler ses éclaireurs et à faire en un mot ce que l'on a si justement appelé
	"la chasse aux Prussiens".
	Cette chasse, lors même qu'elle était infructueuse, ne manquait presque jamais
	d'attirer des représailles, le bombardement, le pillage et l'incendie de
	la commune sur le territoire de iaquelle avait été tendue l'embuscade; 
	en sorte que les malheureux habitants de nos campagnes, au lieu
   
   d'être protégés par les francs-tireurs, étaient gravement compromis par leur présence.
    
 
      
	
	 Garde nationale
 Garde nationale 
Aux éléments que nous venons d'énumérer et de passer rapidement en revue, ligne, garde mobile, corps francs, si nous ajoutons pour mémoire,la garde nationale sédentaire, réorganisée sur de nouvelles bases par un décret du 12 août et chargée du maintien de l'ordre et de la défense locale, nous aurons l'ensemble des ressources militaires dont on pouvait disposer au mois de septembre, dans les provinces de l'Ouest comme dans le reste de la France.
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