Effectifs
Ressources militaires en septembre 1870
Sources : Lt-Col Rousset - général Martin des Pallières
Documents du général Martin des Pallières
Documents du Lt-Col Rousset
Troupes régulières :
L'ensemble des troupes actives présente un efffectif de 15000 fantassins, 6800cavaliers, 1500 artilleurs et 700 sapeurs soit 24000 hommes.
Régiments de ligne
Stationnés en Algérie et rappelés en France courant septembre : 429 officiers et 13427 hommes
Compagnies de discipline
Cavalerie
Division Reyau : provenant du 13e corps, envoyée à Orléans le 15 septembre
200 officiers, 2300 hommes, 2700 chevaux
En Algérie :
Artillerie
1500 hommes, 1800 chevaux
Génie
Stationnés en Algérie : 18 officiers et 653 hommes
Troupes régulières de dépot :
2373 officiers, 145313 hommes
Infanterie
1274 officiers, 100472 hommes
91 dépôts de régiments, 14 de bataillons de chasseurs,
3 de zouaves, 3 de tirailleurs
Cavalerie
772 officiers, 27237 hommes, 13359 chevaux
9 dépôts de cuirassiers, 11 de dragons, 8 de lanciers, 9 de chasseurs,
7 de hussards, 4 de chasseurs d'afrique
Artillerie
288 officiers, 15592 hommes et 9370 chevaux.
11 dépôts de régiments montés, 2 de régiments à cheval, 1 de pontonniers, 2 du train d'artillerie.
7 compagnies d'artificiers et 1 compagnie d'armuriers.
Génie
39 officiers, 2012 hommes
2 dépôts
Train des équipages
2 dépôts du train des équipages : 37 officiers, 4976 hommes, 4383 chevaux.
Ainsi que 15 officiers et 831 hommes classés comme ouvriers constructeurs.
En Algérie : 96 officiers, 3923 hommes, 2010 chevaux
Ambulances
198 médecins militaires, 39 en France, 159 en Algérie
Troupes opérationnelles
hommes ayant reçu une instruction militaire |
hommes sans instruction militaire |
total | |
Infanterie | 14827 | 85645 | 100472 |
Cavalerie | 20488 | 6769 | 27257 |
Artillerie | 10306 | 5286 | 15592 |
Génie | 1805 | 207 | 2012 |
total | 47426 | 97907 | 145333 |
L'effectif de troupes opérationnelles des dépôts est donc de 47000 hommes.
Avec les 24000 de l'armée régulière, on obtient un total de l'ordre de 71000 hommes instruits.
Bilan global :
Les forces totales en septembre 1870 de l'armée régulière française avec les non-valeurs sont de l'ordre de 181000 hommes.
Tels sont les forces de qualité variable avec lesquelles vont être organisées les armées de la défense nationale.
Documents du général Martin des Pallières
Le gouvernement de la défense nationale avait en province à sa disposition, après l'investissement de Paris et
sans comprendre les effectifs des armées de Metz, de Sedan, et les troupes des places fortes investies,
plus d'un million d'hommes levés par l'ancien gouvernement, 2000 canons rayés et plus de 500000 fusils
se chargeant par la culasse, dont 400,000 chassepots au moins.
et non pas « moins de 40,000 soldats,
autant de mobiles et 100 canons", ainsi que le dit M. de Freycinet dans son ouvrage « La Guerre en province. »
Ce fait, si essentiel à constater, ressort clairement des deux tableaux officiels suivants,
dressés au ministère de la guerre.
Tableau n° 1 :
Au 1e juillet 1870 :
Armée active et réserve (officiers et troupe) | 564748 |
Garde nationale mobile (officiers et troupe) | 420000 |
Postérieurement au 1er juillet 1870 :
Incorporations de la classe de 1869 dans les corps de l'armée de terre | 75000 |
Incorporations de la classe de 1869 dans la garde nationale mobile | 145000 |
Incorporations de la classe de 1870 dans les corps de l'armée de terre | 141000 |
Incorporations de la classe de 1870 dans la garde nationale mobile | 37266 |
Engagements volontaires dans l'armée active | 140514 |
Engagements volontaires dans la garde nationale mobile | 7192 |
Anciens militaires et jeunes soldats ayant fait partie des deuxièmes portions rappelées à l'activité par la loi du 10 août 1870 | 92600 |
Hommes âgés de moins de trente-cinq ans qui n'avaient jamais servi (célibataires ou veufs sans enfants) appelés à l'activité, en vertu de la loi précitée du 10 août 1870 | 177000 |
Hommes incorporés dans la garde nationale mobile (loi du 10 août 1870), c'est-à-dire ceux qui, étant célibataires ou veufs sans enfants, s'étaient fait exonérer du service des classes de 1865 et 1866 | 14000 |
Total | 1814320 |
Si donc on retranche
de ce chiffre, savoir :
1° La garnison de Paris, 260000 hommes, chiffre qui se
composait de 110000 gardes nationaux mobiles et de 150000 hommes de troupes régulières,
marine, gardes forestiers et douaniers compris.
2° L'armée du Rhin, c'est-à-dire les armées de Sedan, de Metz et les diverses
troupes des places fortes ayant été faites prisonnières de guerre, les hommes
tués, disparus, etc.: environ 500000 hommes.
On reconnaîtra qu'il est resté à la
disposition du gouvernement de la défense nationale en province un effectif
assez considérable, mais pour la plus grande partie sans éducation militaire de 1054320.
Tableau n° 2 :
Indiquant approximativement le nombre des canons de campagne et d'armes rayées
se chargeant par la culasse existant, tant en service que dans les magasins,
soit en province, soit à Paris, à l'époque de l'investissement de la capitale.
Non compris les armées de Sedan, Metz, et les places fortes investies par l'ennemi.
à paris | en province | ||
Canons rayés de campagne de 12 | 52 | 244 | |
Canons rayés de campagne de 8 | 36 | 46 | |
Canons rayés de campagne de 4 | 265 | 1350 | |
Canons rayés de montagne de 4 | 73 | 396 | |
Canons à balles ou mitrailleuses | . | 28 | |
total en province | 2064 | ||
Fusils Chassepot d'infanterie | 150600 | 436260 | |
Fusils Chassepot de cavalerie | 10449 | ||
Armes à tabatière - carabines | 14339 | 2997 | |
Armes à tabatière - fusils d'infanterie | 95000 | 104324 | |
Armes à tabatière - fusils de dragons | 17565 | 15869 | |
total en province | 569899 | ||
Armes à percussion | 158364 | 1040137 | |
total en province | 1040137 |
La marine au début de la guerre en province a mis à la disposition des armées tout le matériel et les
armes qu'elle avait dans ses arsenaux et sur ses navires, à savoir :
60 pièces de 12 rayées de campagne.
60 pièces de 4 rayées de campagne
72 pièces de 4 de montagne.
6 mitrailleuses.
28000 fusils modèle 1866, moins les 8000 fusils de la division d'infanterie de marine
perdus à Sedan.
Ces tableaux 1 et 2 ont été relevés sur des documents fournis par le ministère de la guerre à
la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur les actes du gouvernement du 4 septembre.
Bien que leur résultat soit approximatif, on peut dire sans crainte d'erreur qu'il
existait en province, après l'investissement de Paris, 900000 hommes levés, 400000
chassepots et 100000 fusils et carabines rayés, transformés, se chargeant par la
culasse; enfin 900000 armes rayées à percussion, de différents modèles, sur lesquels
ce gouvernement, étranger à toutes les questions militaires, n'a pas su mettre
la main.
Il en ignorait peut-être l'existence, mais en tout cas il les a laissé
gaspiller par ses agents, plus pressés d'armer les forces nécessaires à soutenir
leur pouvoir passager que celles qui devaient se présenter devant l'ennemi pour
le repousser hors du territoire.
Il y a loin de ce million d'hommes aux 40,000 soldats et aux 40,000 mobiles de M. le
délégué à la guerre.
La France apprendra sans doute avec un égal étonnement qu'il nous restait, alors que
nos armées de province en manquaient, 2000 canons rayés, nombre double de celui que
possédaient les armées de Metz et de Sedan réunies!
Étaient-ce les harnais, les
caissons, les voitures de munitions qui faisaient défaut?
Pourquoi n'en a-t-ôn
pas fait confectionner immédiatement par l'industrie privée?
N'y avait-il pas
26000 bourreliers et autant de charrons
dans les 26000 communes non envahies de la France, qui eussent en un mois suffi,
avec le stock de matières nécessaires à l'approvisionnement même journalier de
leur commerce, à procurer tout ce qui manquait ?
Nos fonderies auraient également
en un mois produit les ferrements, les projectiles nécessaires, et nos campagnes
fourni les attelages.
Est-ce qu'il n'apparaît pas qu'au milieu des peuples hostiles, indifférents ou qui
croyaient trouver leur intérêt dans l'abaissement de la France, il était plus sûr
de faire appel au génie, à l'initiative et aux immenses ressources d'une nation
douée d'autant de ressort que la nôtre?
C'était presque un crime d'en douter.
Pourquoi avoir fait dépendre nos moyens de résistance, d'étrangers dont on
pouvait acheter les lenteurs?
C'était une grande faute de leur donner le monopole
de la fourniture de nos armes, par l'intermédiaire de gens incompétents,
beaucoup plus empressés à vendre leurs marchés à des sous-traitants,
qu'à remplir eux-mêmes directement les contrats qu'ils arrachaient à
l'insouciance ou à l'ignorance des membres du gouvernement.