MARSEILLE

Bouches-du-Rhône

Les 6e et 7e compagnies des mobiles des Bouches-du-Rhône (capitaine Brignardelli)
appartenaient à la 3e brigade des Lignes du Perche.
Ces troupes ont ensuite participé à la campagne de l'armée de la Loire

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AUX ENFANTS
DES BOUCHES DU RHÔNE
MORTS POUR LA
DÉFENSE DE LA PATRIE
PENDANT LA GUERRE
DE 1870-1871

CE MONUMENT
A ÉTÉ ÉLEVÉ
PAR SOUSCRIPTION PUBLIQUE DANS LE DÉPARTEMENT
SUR L'INITIATIVE DES SURVIVANTS DU 4e BATAILLON
DE LA GARDE MOBILE DES BOUCHES DU RHÔNE PAR LES
SOINS D'UN COMITÉ COMPOSÉ D'ANCIENS COMBATTANTS
DE L'ARMÉE ACTIVE DE LA GARDE MOBILE ET DES CORPS FRANCS
AINSI CONSTITUÉ
PRÉSIDENT THEOPHILE FAUCON
LIEUTENANT DE MOBILES BLESSÉ A AZAY PRES VENDÔME
VICE-PRÉSIDENT L. RIPERT TRÉSORIER D. FERRAND
SECRÉTAIRES G. PAUL F. PEYS
MEMBRES
E. ARNAUD E. BONNEVILLE A. BOUFFIER L. BRUN
J. CHAIN J. COUELLE L. COULOMB R. DONZELLA V. DAVIN
F. FABRE L. GAFFAREL L. JONQUET E. MAUREL H. PAYAN
A. ROBERT E. TALLON E. TALLON A. VACHENCQ

Devant l'impossibilité de graver sur ce monument les noms de
tous nos concitoyens tombés pour la défense de la patrie, le
comité d'initiative a du se résigner à mentionner seulement les
principaux combats dans lesquels ils ont trouvé une mort glorieuse

METZ les 3-31 AOUT, 1 SEPT 1870
REISCHOFFEN le 6 août 1870
FROECHWILLER 6 août 1870
ARMANVILLIERS 18 août 1870
SAINT-PRIVAT 18 août 1870
SEDAN 1e septembre 1870
ORLÉANS 9 novembre 1870
PASQUES 26 novembre 1870
BEAUGENCY 10 décembre 1870
VENDÔME 15 décembre 1870

Extrait du discours prononcé par le Général Thiery lors de l'inauguration du monument des Mobiles
à Marseille le 26 mars 1894, sur le 4ème bataillon des Mobiles des Bouches du Rhône.

……. J'ai plus particulièrement à vous entretenir du 4ème bataillon des Mobiles des Bouches du Rhône, qui a fait partie de l'armée de la Loire. …
…le 4ème bataillon formé à Marseille à l'effectif de 1200 volontaires est parti de cette ville le 12 octobre 1870 ; il a été dirigé sur Tours, où il est arrivé le 14.
….le 22 novembre, il fut envoyé au camp de Conlie, et de là, il prit part à plusieurs marches sous les ordres de différents généraux se dirigeant vers Orléans.
Après la prise de cette ville par l'ennemi, le 4ème bataillon suit le mouvement de retraite des troupes sur la rive droite de la Loire, et arrive à Blois.
Là, il est à la disposition de Général Barry, qui réorganise les diverses fractions des troupes battues à Orléans les 2, 3 et 4 décembre, et avec lesquelles il défend la ville de Blois et ses approches.
Enfin, du 12 décembre jusqu'au 12 janvier suivant, le 4ème bataillon est placé sous mes ordres et fait partie de la brigade que je commandais. …..il est grandement temps d'arriver au combat d'Azay.
Après avoir assisté à divers engagements, c'est le 6 janvier 1871 que le 4ème bataillon a reçu son véritable baptême du feu. Ma brigade, les 2ème et 3ème division, avait reçu la mission de barrer aux Prussiens venant de Vendôme, la route de Saint Calais.
Sans faire l'énumération des corps placés sous mon commandement, j'avais à mettre en ligne 3000 hommes et 3 pièces d'artillerie dont les caissons étaient à demi épuisés ; pas de cavalerie, avec un front de 8 à 9 kilomètres à observer et à défendre. 2000 hommes furent affectés à la défense d'Azay, et nous avons eu à lutter contre un assaillant fort de 10 à 12000 hommes, éclairés par une cavalerie entreprenante, appuyés par 12 pièces d'artillerie de gros calibre, et commandé par le prince Frédéric-Charles en personne. Pour l'intelligence de ce qui va suivre, il est nécessaire de dire qu'un ruisseau, le Boulou, coule au fond d'une étroite vallée à pentes douces qui couvrait le front de la défense. La route de Vendôme descend du plateau de la rive gauche, pour remonter sur le plateau de la rive droite, et à peu près sur le centre de la position défendue. Comme points d'appui de la ligne : sur la droite, la ferme de la Galette, sur la gauche le village d'Azay. Il est indispensable pour pénétrer au cœur de l'action, de dire que 300 disciplinaires, dont la conduite fut héroïque, occupaient la ferme de la Galette et que la défense du village d'Azay, était confiée à 2 compagnies du 4ème bataillon de Marseille. Les autres compagnies de ce même bataillon, couronnaient la crête du plateau de la rive droite, et en occupaient en partie les pentes du coté de l'ennemi……..
Ici permettez-moi un souvenir ; sur ce terrain battu par les obus et les balles, un brave sous-officier du 4ème bataillon, commandait à sa section plusieurs feux de salve , qui bien ajustés, produisaient des ravages visibles dans les rangs de l'ennemi. Mais le soir de la bataille, blessé mortellement, il se déclarait content de son sort, après les félicitations qu'il avait reçues publiquement. Honneur donc à ce modeste héros. Nous voici au village d'Azay, occupé par 2 compagnies du 4ème bataillon. Dans la défense du poste qui leur avait été assigné, elles furent à la hauteur et résistèrent à plusieurs attaques par des forces bien supérieures. Elles se défendirent pied à pied, de maison en maison, et parfois à la baïonnette. Forcées d'évacuer le village, les débris de ces compagnies prirent position plus en arrière. Le nombre des morts, blessés ou prisonniers dans ces deux compagnies, attestent la ténacité de la résistance. Le combat engagé sur toute la ligne à dix heures et demie du matin, n'a pris fin qu'à la nuit venue. Après des alternatives de revers, les deux adversaires ont conservé leur position respective, toutefois, la ferme de la Galette et le village d'Azay, restant au pouvoir de l'ennemi. Mais je peux affirmer que chacun a fait bravement son devoir. Les rapports du 4ème bataillon accusent 120 Mobiles tués, blessés ou disparus ; de plus, 4 officiers tués et 4 officiers blessés…. Du coté de l'ennemi, des pertes qui furent durement ressenties en Allemagne même : 2 généraux et un colonel tués, un quarantaine d'officiers blessés et environ 1000 à 1200 hommes mis hors de combat. Tels sont les résultats approximatifs matériels de ce combat du 6 janvier 1871.